UNE METHODE en HISTOIRE


La connaissance du cycle féminin se retrouve dans toutes les cultures du monde. Depuis les temps pré-chrétiens déjà, des hommes ont cherché à déterminer la fenêtre fertile de la femme dans le but d’un planning familial. A titre d‘exemple, on trouve des traces de cette connaissance dans le Lévitique (Ancien Testament) qui indique que c’est le milieu du cycle qui est le plus fertile. Plus tard, Moïse Maïmonide (1135-1204), avait reconnu que le début et la deuxième moitié du cycle étaient infertiles, alors que vers le milieu une conception est la plus probable.

On peut donc penser que cette intuition a toujours existé mais qu’elle n’a pas ou peu bénéficié ni de l’écrit ni d’une transmission en dehors des cercles intimes. On peut imaginer que les tabous qui entourent toujours les questions de fertilité et de sexualité sont pour beaucoup dans cette discrétion qui, au fond, n’a pas tant changé que cela.

Toutefois, des recherches académiques se sont développées un peu partout en Europe et dans le monde à partir du XXème siècle. Ces études ont abouti à plusieurs variantes de méthodes dites « sympto-thermiques » dont l’efficacité n’est pas toujours établie et qui ont, par conséquent, souvent mauvaise presse.

Cette méfiance vient notamment du fait que peu de recherches académiques ont jusqu’ici été menées sur ce sujet, laissant ainsi libre cours aux seules considérations éthiques et idéologiques qui, bien qu’essentielles, ne suffisent pas à ancrer durablement l’usage de ces méthodes dans la société.

Cette recherche d’un fondement scientifique et universitaire à une méthode naturelle de planning familial a conduit le Planning Familial Naturel asbl à se rapprocher du groupe de travail PFN allemand qui, grâce à l’intérêt d’un ministère et de la participation de plusieurs universités depuis 1987, est parvenu à recueillir de précieuses données (notamment statistiques) sur les cycles des femmes. Ce travail de longue haleine a ainsi permis l’édification d’une méthode stricte, claire et fiable, et ce à tous les âges de la fertilité.


La méthode sympto-thermique

La méthode sympto-thermique, où les périodes fertiles et infertiles sont déterminées par l’utilisation du symptôme de la glaire cervicale et la température basale du corps, a été publiée pour la première fois en 1965 par le médecin Autrichien JOSEF RÖTZER.

Cette combinaison de l’observation de la glaire et de la température est à la base de plusieurs variations de méthodes de planning familial naturel partout dans le monde.

La méthode utilisée par le groupe de travail NFP (Arbeitsgruppe NFP) dans les années 80 et aujourd’hui par le PFN, a été développée grâce à un accompagnement académique, et est aujourd’hui connue sous le nom de Sensiplan®. Cette méthode est utilisée de manière fiable dans plusieurs pays d’Europe. Les règles de la méthode reflètent une synthèse des différentes approches expérimentées partout dans le monde. Cela inclut notamment les méthodes DÖRING, BILLINGS, ainsi que celle de l’organisation mondiale de la santé (THYMA).

Les personnalités liées au développement de cette méthode

Le professeur Gerhard Döring (Université de Munich), le Professeur Günter Freundl (Université de Düsseldorf), Le Dr. Siegfried Baur (Université de München), Le Dr. Notker Klann (Université de Bonn), le Professeur Xaver Fiederle (Université de Freiburg), le Dr. Petra Frank-Herrmann (Université de Heidelberg), le Dr. Elisabeth Raith-Paula (Université de Munich) et le Dr. Ursula Sottong (Université de Cologne).

Les auteurs de la méthode Sensiplan ont une reconnaissance particulière à l’égard des docteurs ANNA FLYNN, CLAUDE LANCTÔT et JOSEPH RÖTZER qui ont mis à disposition leurs conseils érudits et leur longue expérience dans le domaine du Planning Familial Naturel.

En Allemagne, l’accompagnement scientifique du Arbeitsgruppe NFP (groupe de travail PFN) est aujourd’hui entre les mains du professeur Thomas Strowitzki et de son équipe à l’Université de Heidelberg.

La méthode calendrier

Les premières connaissances scientifiquement fondées remontent aux gynécologues japonais OGINO et à l’autrichien KNAUS qui, dans les années 1930 ont mis en évidence indépendamment l’un de l’autre que l’ovulation a lieu de 12 à 16 jours après le début des règles.

Les règles qu’OGINO et KNAUS ont développées à partir de leur observation afin de déterminer les périodes fertile et infertile dans le cycle d’une femme étaient cependant si peu fiable que la méthode n’est plus ni utilisée ni conseillée aujourd’hui.
La méthode des températures, également appelée méthode de la courbe thermique, repose sur l’observation des changements de la température du corps au cours du cycle féminin. Le lien entre la courbe de  température et l’ovulation a été supposé pour la première fois par le hollandais Van De Velde au début du XXème siècle. Le premier qui utilisa le changement de température pour déterminer la phase infertile post-ovulatoire fut le prêtre Allemand WILHELM HILLEBRAND dans les années 1930.

Des articles scientifiques portant sur ce sujet ont été publiés en 1940 par le suisse RUDOLF VOLLMANN. En Allemagne, la méthode des températures s’est fait connaître à partir de 1954 dans d’autres cercles avec la parution d’un petit guide des bonnes pratiques – un ouvrage de vulgarisation – par le gynécologue GERHARD DÖRING qui reste associé à cette méthode.

La méthode de l’ovulation

Appelée aussi méthode d’observation de la glaire cervicale ou du mucus cervical (plus connu sous le nom de méthode Billings), est formulée vers 1960 par le neurologue australien JOHN BILLINGS et se fonde uniquement sur l’observation de la glaire. A l’aune de nos exigences actuelles en matière de sûreté, cette méthode apparaît comme trop peu fiable. C’est pourquoi on déconseille son utilisation comme méthode unique.
Une variante connue, dans une forme très simplifiée, est la méthode de la doctoresse indienne Kathleen Dorairaj. Notons que la méthode d’observation des glaires a été introduite en Inde par les sœurs de l’ordre de Mère Theresa.